Le transhumanisme est-il un progrès ?
Le philosophe des sciences Etienne Klein s’interrogeait sur le sens du progrès si la promesse de l’homme bionique ne comportait finalement pas en soi l’absurdité. Le philosophe évoquait la dans une conférence, la honte prométhéenne … La honte prométhéenne a été défini par le philosophe Günther Anders comme « la honte qui s’empare du « honteux » (« beschämend« ) devant l’humiliante qualité des choses qu’il a lui-même fabriquées ». L’homme crée ainsi des programmes informatiques comme l’intelligence artificielle qui le dépasse et l’humilie aujourd’hui. L’intelligence artificielle fascine, stupéfie, hypnotise voir même envoûte l’humanité en regard des prodiges et des prouesses techniques qu’elle peut accomplir mais potentiellement le terrorisera également en généralisant la reconnaissance faciale, le « tracking » des individus .
L’homme expérimente ainsi et à travers ses propres créations comme une forme d’aliénation de lui même, une perte de sa propre identité, comme ayant perdu une part ou la totalité de son humanité, lorsque il se sent comme dépassé, pire, submergé par sa propre création qui l’anéantit , le prive de sa dimension ontologique. L’homme ayant perdu tout lien et toute relation avec une dimension qui le transcende, se sent comme, déboussolé puis désarçonné de créer des produits qui seront amenés demain à le dépasser et à l’anéantir du fait qu’il est renoncé lui même à croire qu’il fut créé…. L’absurdité d’avoir songé que lui n’est que le fruit d’un assemblage hasardeux capable d’engendrer au travers de sa propre science son Golem !