Chronique du Covid : Des chiffres et des hommes

Depuis le mois de Mars, nous avons pu suivre d’heure en heure l’évolution de l’épidémie avec des données chiffrées sur le nombre de personnes contaminées, admises à l’hôpital et celles qui en sont ressorties ; le nombre de personnes en réanimation et celles qui sont décédées. Pour ces dernières en faisant progressivement le distinguo entre les personnes mortes à l’hôpital et les personnes mortes en EHPAD ou maisons de retraite encore appelées « résidences ». Ou encore celles, mal repérées, mortes à domicile.
Grâce à la conférence de presse quotidienne tenue par Jérôme Salomon, Directeur Général de la
Santé, nous avons pu suivre les progrès – et les régrès – de l’épidémie. Chaque soir ou presque, il
donnait (à l’imparfait parce qu’il est désormais silencieux) un point presse devant les caméras pour commenter l’évolution de l’épidémie dans le pays et donner le nombre de décès, d’entrées en réanimation et d’hospitalisations, moults chiffres et graphiques à l’appui. En dehors de ces
communiqués, nous ne manquions pas d’informations. Tous les médias ont tenu à nous en donner.

Le Philosophe Didier Martz
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Depuis le mois de Mars, nous avons pu suivre d’heure en heure l’évolution de l’épidémie avec des données chiffrées sur le nombre de personnes contaminées, admises à l’hôpital et celles qui en sont ressorties ; le nombre de personnes en réanimation et celles qui sont décédées. Pour ces dernières en faisant progressivement le distinguo entre les personnes mortes à l’hôpital et les personnes mortes en EHPAD ou maisons de retraite encore appelées « résidences ». Ou encore celles, mal repérées, mortes à domicile.
Grâce à la conférence de presse quotidienne tenue par Jérôme Salomon, Directeur Général de la
Santé, nous avons pu suivre les progrès – et les régrès – de l’épidémie. Chaque soir ou presque, il
donnait (à l’imparfait parce qu’il est désormais silencieux) un point presse devant les caméras pour commenter l’évolution de l’épidémie dans le pays et donner le nombre de décès, d’entrées en réanimation et d’hospitalisations, moults chiffres et graphiques à l’appui. En dehors de ces
communiqués, nous ne manquions pas d’informations. Tous les médias ont tenu à nous en donner.
Voici quelques exemples pris au hasard en France, certains datent un peu :
En Île-de-France, le nombre de patients entrant en réanimation baisse, tandis que le nombre de
ceux qui sortent augmente : 138 le 2 avril, dont 58 sont décédés ; L’INSEE a noté ces dernières
semaines une hausse de + 63 % des décès en Seine-Saint-Denis par rapport à la même période en 2019 C’est l’augmentation la plus forte derrière celle constatée dans le Haut-Rhin (+ 84 %) ; Un
plateau semble atteint dans le nombre de réanimations » mais il faut attendre encore un peu pour observer ce plateau pour les décès » ; à terme, la mortalité sera autour de 30 % en réanimation ; nous atteignons un record avec quelques 12000 décès… L’AFP, publie le dimanche 26 avril 2020 à 20h14 : un chiffre en baisse (242 morts en 24h) bien qu’il ne prenne pas en compte les maisons de retraite où plusieurs milliers de personnes âgées sont mortes ; 26/04 à 19:02 BILAN FRANCE : 28.217 personnes sont toujours hospitalisées, soit 5 de moins qu’hier. 4.682 patients sont en réanimation, en baisse de 43. Et à 18 h 24 : 52 personnes sont mortes ces 24 dernières heures en France, pour un total de 22.856. 14.202 sont décédées à l’hôpital
et 8.654 en Ehpad.
Un tour vers l’Espagne quand même où s’annonce une bonne nouvelle. En effet le pays recense
dimanche seulement 87 morts du coronavirus en 24 heures, passant sous la barre des 100 décès pour la première fois en deux mois….etc., etc. Je relève dans le vocabulaire : baisse, hausse, plateau, record, passer la barre, pourcentage, statistiques, « en moins, en plus », comparaison entre pays. On attend presque l’attribution du maillot jaune ou noir au meilleur pays…. Il me revient ce passage du livre de Charles Dickens dans son roman Les temps difficiles. Le professeur utilitariste Monsieur Mac-Choakumchild tente d’enseigner la statistique à Sissy. Il prend comme exemple la statistique des accidents arrivés en mer et indique que sur cent mille personnes qui se sont embarquées pour des voyages au long cours, il n’y en a que cinq cents de noyées ou de
brûlées. « Quel pourcentage agréablement bas » se dit-il. Et il pose la question à Sissy : « combien
cela fait-il de « pour cent » ? Et Sissy de répondre que cela ne faisait rien… « Comment cela ? »
s’indigne le professeur utilitariste. « Oui, poursuit une Sissy en pleurs, cela ne fait rien du tout aux
parents et aux amis de ceux qui avaient été tués ». C’est que, comme dit Martha Nussbaum, sans
doute philosophe, les chiffres ne rachètent pas les morts et ne contiennent aucune valeur que
quantitative. Et sûrement pas la valeur de la mort d’une personne.
Gageons que la peine sera apaisée grâce aux prochains algorithmes qui dessineront à l’avance le
chemin le plus sûr qui conduit fatalement à la mort. Ainsi ira tranquillement le monde !

Auteur : Eric Lemaître

Passionné par les questions économiques, sociales ... engagé dans la vie de sa cité et marqué par le désir d'incarner sa foi chrétienne... Egalement Essayiste et Blogueur https://deconstructionhomme.com/category/actualites/

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