Science fiction et Transhumanisme : ‘La Musique du Sang’ de Greg Bear

Greg Bear est un romancier de science-fiction américain, un romancier d’anticipation du futur puisqu’il écrit un livre qui sera publié en 1985, intitulé la « Musique du Sang » un roman qui reçut plusieurs prix littéraires couronnant des œuvres de science-fiction.

Le roman de science-fiction met en scène un chercheur généticien qui invente des ordinateurs biologiques à l’échelle d’une cellule humaine, ce qui pourrait s’apparenter aujourd’hui à l’ensemble des études et des procédés de fabrication, de manipulations de structures physiques, biologiques et de systèmes matériels à l’échelle du nanomètre.

Le roman écrit par Greg Bear est de fait bel et bien un roman d’anticipation du futur et qui touche en quelque sorte à l’ingénierie moléculaire et l’incorporation de matériaux nanotechnologiques qui s’appliqueront demain au corps humain.

Le chercheur en génétique est menacé par son entreprise de licenciement après sa découverte inquiétante, le généticien (docteur folamour) décide alors de s’implémenter, d’injecter et d’incorporer ces ordinateurs de la taille d’une cellule humaine, dans son propre corps après sa rupture de contrat avec son laboratoire.

Ce généticien qui dans le roman de Greg Bear est appelé Vergil Ulam est myope, après avoir inoculé ce qui s’apparente aujourd’hui à un « micro » système informatique nommé noocyte; constate qu’il est guéri de sa myopie, il est conduit à être tenté d’injecter dans sa peau ses créations informatiques, ces noocytes, puis il fait au fil de ses injections le constat, d’une augmentation de sa puissance, de sa toute puissance.

Puis peu à peu ses inventions noocytes se substituent à son corps biologique. Les « perfusions » répétées de ces systèmes sont sur le point de muter, d’opérer une transformation radicale de son corps, celles-ci métamorphosent son être tout entier, un peu comme dans le roman de Kafka, il se transforme en une forme de « vermine monstrueuse », de bête immonde, une galaxie de noocytes conscients d’eux-mêmes. Le corps devient au fur et à mesure un système embarqué avec des éléments matières qui interagissent d’elles-mêmes, avec le monde qui les environne et en impactant tout le milieu naturel avec lequel ces noocytes sont en contact.

Le roman montre que finalement ces cellules métamorphosées commencent peu à peu à manipuler leur environnement et c’est une véritable pandémie qui gagnera le monde. Le romancier Greg Bear théorise ces galaxies de mondes noocytes comme des éléments qui dans un monde dystopique anéantissent le vivant, l’humanité devenue impuissante avec une création qui lui a littéralement échappé.

De fait et au-delà d’un roman qui décrit un monde finalement transhumaniste qu’il est prégnant, que l’incorporation, l’injection de matériaux nanotechnologiques notamment ce que l’on appelle les nanoparticules engendreront demain des inquiétudes évidentes. Les applications qui seront permises du fait de la maîtrise de systèmes matériels biologiques à l’échelle du nanomètre, légitiment les appréhensions les plus prudentes.

La vision dystopique et cauchemardesque du Romancier américain nous renvoie de fait à l’ensemble des réflexions que nous partageons concernant la folie transhumaniste qui rêve d’amélioration de l’être, si certes, le scénario entrevu par Greg Bear différera de  ce qui est sorti de l’imaginaire de l’auteur du « Sang de la musique », il n’en demeure pas moins que la symphonie  transhumaniste montre bel et bien la perversion ontologique susceptible d’être engendrée en combinant matière et vivant en visant l’augmentation de l’homme et en réduisant le vivant à de vulgaires pièces de lego. Et si ces micro pièces technologiques d’un étrange puzzle biologique infiniment petit ne venaient pas finalement à dompter demain l’homme ?

Auteur : Eric Lemaître

Passionné par les questions économiques, sociales ... engagé dans la vie de sa cité et marqué par le désir d'incarner sa foi chrétienne... Egalement Essayiste et Blogueur https://deconstructionhomme.com/category/actualites/

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