Les conclusions du CNE : Au-delà des conséquences bioéthiques c’est la figure du Père qui est atteinte

Au-delà

des conséquences bioéthiques c’est la figure du Père qui est atteinte

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C’est l’écrivain Marin de VIRY critique littéraire qui commentant l’avis du CCNE du 25 sept. 2018 à la révision de la loi de bioéthique sur l’extension de la PMA aux couples de femmes, a été frappé par le caractère technocratique du texte comme l’évacuation, l’expurgation de la notion de Père. Le combat féministe a irrémédiablement fini par avoir la peau du Père, plus besoin de cette dernière figure du patriarcat pour concevoir l’enfant. Le CCNE[1] assume ainsi dans ses conclusions l’exclusion du Père et par là-même devra endosser à terme sa folie technocratique au service de la seule technique qui anéantit finalement la vie.

Pourtant, le rôle du père est nécessaire, en ce sens qu’il intervient dans cette fonction quasi vitale de séparation (il coupe le cordon ombilical), « d’expulsion du sein maternel », de distinction, de différenciation. Le père est éducateur de ses enfants dans le sens étymologique du mot  » educare  » : faire sortir, tirer dehors, conduire au-dehors avec soin, mettre debout.

La fonction du père est d’amener l’enfant à la défusion, une séparation nécessaire avec la mère pour le conduire à l’autonomie. Le Père doit s’interposer entre la mère et l’enfant pour permettre à l’enfant de développer son identité propre en dehors de la symbiose maternelle et rappeler à la mère qu’elle est aussi une femme et une épouse. Si la mère représente l’amour fusionnel, le père représente dans ces contextes les limites, les frontières, la séparation psychologique.

Si l’enfant a besoin de sentir toute l’affection de la mère pour découvrir sa force, il a également besoin des interdits de son père pour connaître ses limites puis de donner de l’attention aux autres. L’enfant apprend, par sa mère, qu’il est au centre de l’univers, au cœur de son univers ; il doit apprendre, par son père, qu’il existe d’autres univers avec lesquels il devra collaborer pour survivre et s’épanouir. Un psychiatre rapporte que l’enfant doit apprendre à se situer à mi-chemin entre l’attitude du chat et du chien. « Le chat se croit le maître en voyant tout ce que son  » esclave  » fait pour lui, alors que le chien perçoit son propriétaire comme son maître parce qu’il est capable de tout faire pour lui ».

La présence du père permet ainsi d’éviter d’être fasciné par des modèles qui pourraient le conduire à des dérives sociales, mais si cette figure est absente, alors l’enfant va partir à la recherche de cette construction virile et sociale faute d’avoir eu un Père, la figure d’un Papa qui a permis la construction de ses repères et limites.

Et pour éliminer le Père, il fallait « naturellement » en passer par la technique souligne Marin de Viry, ainsi le sperme sera irrémédiablement détaché de toute identité réelle associée à la figure d’un homme et le Père ajoute le critique littéraire pour donner une réponse existentielle, à l’enfant confronté à son angoisse existentielle, un Père absent  réduit à la seule dimension  technique,  « Ton Père c’est la technique et ton Parrain c’est l’état » et l’oncle de cet enfant sans Père, je l’ajoute, ce sera le CNE.

[1] Le Texte du CNE est en ligne http://www.ccne-ethique.fr/fr/actualites/lavis-129-contribution-du-ccne-la-revision-de-la-loi-de-bioethique-est-en-ligne