A lire sur les échos.fr : https://www.lesechos.fr/amp/24/2217824.php
Extrait :
La technologie à l’origine du bitcoin est présentée comme un possible remède à tous les maux, de la pauvreté à la famine en passant par le cancer. Mais, derrière un discours de décentralisation et de liberté numérique, la blockchain cache une course aux profits pour une minorité.
En pratique, la blockchain ne constitue rien de plus qu’une feuille de calcul que l’on aurait glorifiée. Ceci ne l’a pas empêchée de devenir la devise d’une idéologie libertaire qui considère l’ensemble des gouvernements, banques centrales, institutions financières traditionnelles et monnaies du monde réel comme autant de concentrations maléfiques du pouvoir, qu’il s’agirait de détruire. Les fondamentalistes de la blockchain entrevoient un monde idéal dans lequel toutes les activités économiques et interactions humaines seraient soumises à une décentralisation anarchique.
Or, loin de concrétiser un idéal, la blockchain a donné naissance à une forme familière d’enfer économique. Une poignée d’hommes blancs intéressés (les femmes ou les minorités sont rares dans l’univers de la blockchain), se prétendant messies auprès des masses pauvres, marginalisées et non bancarisées, affirment avoir créé plusieurs milliards de dollars de richesse à partir de rien. Mais il suffit d’observer l’extrême centralisation du pouvoir parmi les « mineurs », Bourses, développeurs et gestionnaires de cryptomonnaies pour comprendre que la blockchain n’a rien à voir avec la décentralisation et la démocratie ; elle n’est qu’une course aux profits.
Cartel anonyme
Un groupe restreint de sociétés – principalement situées dans des pays biens connus pour être des bastions de la démocratie, tels que la Russie, la Géorgie ou la Chine – contrôlent entre deux tiers et trois quarts de toute l’activité de « minage », et font régulièrement grimper les coûts des transactions pour augmenter leurs généreuses marges de profit. Ainsi les fanatiques de la blockchain nous invitent-ils à faire confiance à un cartel anonyme et affranchi de toute règle de droit, plutôt qu’aux banques centrales et aux intermédiaires financiers réglementés.
Une tendance similaire est apparue en matière de trading de cryptomonnaies. Pas moins de 99 % des transactions s’effectuent sur des Bourses centralisées qui sont régulièrement piratées. Et contrairement à l’argent réel, une fois la cryptorichesse piratée, elle disparaît pour toujours.LIRE AUSSI :
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